Jacques Higelin s'est éteint à l'âge de 77 ans

Le 24 et 25 octobre dernière, Jacques Higelin avait soufflé ses 75 bougies au Philharmonie de Paris. Les Français garderont donc de lui l’image d’un artiste combatif et qui, malgré la maladie et la fatigue, ne pouvait pas se résoudre à quitter la scène. Et ce n’est pas peu dire lorsqu’on sait que le showman pouvait délivrer des concerts de plus de sept heures, à l’exemple de sa représentation mémorable au cirque d’hiver de Paris. Une véritable marque de fabrique et une façon de communier avec son public jusqu’aux derniers instants. Il a malheureusement tiré sa dernière révérence ce vendredi 6 avril à 77 ans.

Un amoureux de la vie

Jacques Higelin a bercé la culture française, aussi bien compositeur qu’interprète, comédien,  écrivain ou poète, c’est un véritable surdoué des arts. Sa passion toute particulière lui vient très tôt, dès l’âge de 14 ans et ne le quittera plus. Il se risquera à jouer la comédie sur grands écrans dans le film Le bonheur est pour demain mais les mélodies le rattraperont vite. «J’entendais ma grand-mère chanter dans le jardin. Elle avait une voix délicieuse. Après le boulot, mon père se mettait au piano et nous accompagnait (…) Je m’endormais au son de l’harmonica de mon papa» racontait-il dans son livre Je vis pas ma vie, je la rêve.

C’est au début des années 60 que sa carrière s’envole lorsqu’il rencontre le producteur Jacques Canetti qui lui propose alors de mettre en musique les textes de Boris Vian. C’est notamment aux côtés des artistes Serge Reggiani et Catherine Sauvage qu’il mènera à bien ce projet. Par la suite, il rencontrera Brigitte Fontaine, pour qui il écrira plusieurs tubes. Mais c’est avec l’album BBH 75 que Jacques Higelin adoptera son style résolument rock en abandonnant ses amours pour les notes jazzy.  Un choix qui s’avérera gagnant car le chanteur collectionnera les disques d’or tout au long de sa carrière. Un chanteur engagé, une bête de scène, un amoureux de la vie, c’est cette image que le public gardera de Jacques Higelin, il écrivait d’ailleurs «Tant qu’on est vivant, c’est la moindre des choses d’être mouvant, émouvant. Après on ne bougera plus. La mort, c’est notre condition. C’est même la seule chose dont on est sûr dans la vie. Moi, ça me rend joyeux d’être vivant. Je l’ai chanté, la mort est le berceau de la vie. Ca ne me fait pas peur».